La perte d’un proche s’accompagne de nombreuses démarches administratives obligatoires, dont l’obtention du permis d’inhumer. Ce document officiel constitue un passage obligé pour organiser les obsèques et procéder à l’inhumation dans les règles légales. Comprendre les procédures, les délais et les conditions d’obtention de cette autorisation permet d’éviter les complications administratives durant cette période difficile.
Qu’est-ce que le permis d’inhumer ?
Le permis d’inhumer, également appelé autorisation d’inhumation, constitue un document officiel obligatoire pour procéder à l’enterrement d’un défunt sur le territoire français. Cette autorisation administrative garantit que l’inhumation respecte la réglementation funéraire en vigueur et les procédures d’état civil établies par le code civil.
Ce document revêt un caractère indispensable dans l’organisation des obsèques. Sans cette autorisation, aucune entreprise de pompes funèbres ne peut légalement procéder à la mise en terre du cercueil dans un cimetière. L’autorisation s’inscrit dans un cadre réglementaire strict visant à assurer la traçabilité des décès et la sécurité sanitaire des inhumations.
Le permis d’inhumer se distingue des autres documents funéraires par sa fonction spécifique : il autorise exclusivement la mise en terre dans un lieu précis. Cette autorisation constitue un acte administratif individuel qui doit être obtenu pour chaque inhumation, qu’elle ait lieu dans un cimetière communal ou dans une propriété privée autorisée.
Qui délivre le permis d’inhumer et dans quels délais ?
L’autorité compétente pour délivrer le permis d’inhumer est le maire de la commune où doit avoir lieu l’inhumation. Cette compétence découle de l’article R2213-31 du Code général des collectivités territoriales, qui confère aux maires les pouvoirs de police administrative en matière funéraire. L’officier d’état civil de la mairie du lieu d’enterrement établit matériellement le document sous l’autorité du maire.
Les délais d’inhumation imposent une délivrance rapide de cette autorisation. La réglementation française exige que l’inhumation ait lieu dans les six jours francs suivant le décès, dimanches et jours fériés non compris. Ce délai commence à courir à partir de la date officielle du décès mentionnée sur l’acte de décès. Cette contrainte temporelle nécessite une réactivité administrative pour éviter tout retard dans l’organisation des obsèques.

À Paris, le système présente une particularité administrative. Le maire de l’arrondissement où la mise en bière est effectuée délivre le permis, même si le cimetière de destination se trouve hors de la capitale. Cette règle spécifique facilite les démarches pour les familles parisiennes tout en maintenant le contrôle administratif local sur les procédures funéraires.
Le service public assure généralement un traitement prioritaire des demandes de permis d’inhumer. Les mairies organisent leurs services d’état civil pour répondre aux urgences funéraires, même en dehors des horaires d’ouverture standard dans certains cas exceptionnels.
Comment obtenir le permis d’inhumer ?
Documents requis
L’obtention du permis d’inhumer nécessite la présentation de plusieurs documents officiels dont la nature varie selon les circonstances du décès. En cas de mort naturelle, un certificat médical de décès établi par un médecin constitue la pièce maîtresse du dossier. Ce certificat de décès atteste des causes du décès et autorise les démarches funéraires.
Pour les décès suspects ou violents, la procédure diffère significativement. Un procès verbal dressé par un officier de police judiciaire assisté d’un médecin remplace le certificat médical habituel. Cette procédure s’impose lorsqu’un problème médico légal se pose ou en cas de décès accidentel, criminel ou de circonstances indéterminées.
L’acte de décès officiel délivré par l’état civil du lieu du décès complète obligatoirement le dossier. Ce document, distinct du certificat médical, établit juridiquement le fait du décès et permet son enregistrement dans les registres publics. L’acte de décès peut être obtenu auprès de la mairie où le décès a été déclaré.
Les justificatifs concernant la sépulture constituent un autre élément essentiel. La famille doit présenter les documents prouvant l’existence d’une concession funéraire dans le cimetière choisi ou les autorisations nécessaires pour créer une nouvelle concession. Dans le cas d’une tombe familiale existante, le livret de famille peut suffire à établir les droits d’inhumation.
Démarches administratives
La demande de permis d’inhumer s’effectue directement à la mairie de la commune où doit avoir lieu l’enterrement. Cette démarche peut être accomplie par la famille du défunt ou par l’entreprise de pompes funèbres mandatée pour organiser les obsèques. Dans la pratique, les professionnels funéraires se chargent souvent de cette formalité administrative pour soulager les familles endeuillées.
Le maire ou son représentant procède à la vérification de la validité des pièces justificatives présentées. Cette vérification porte notamment sur l’authenticité des documents médicaux, la conformité de l’acte de décès et l’existence effective du contrat de concession funéraire. En cas de doute ou de document manquant, l’autorisation peut être suspendue jusqu’à régularisation du dossier.

L’autorisation d’inhumation est délivrée gratuitement après vérification de la conformité du dossier. Cette gratuité fait partie du service public funéraire garanti aux citoyens français. Aucun frais administratif ne peut être réclamé pour l’établissement de ce document, contrairement à certaines autres formalités funéraires.
En cas de silence de l’administration au bout de deux mois, la demande est automatiquement considérée comme rejetée selon les règles générales du droit administratif. Toutefois, dans la pratique funéraire, les délais de traitement sont généralement beaucoup plus courts compte tenu de l’urgence de la situation.
Présentation et contenu du permis d’inhumer
Le permis d’inhumer se présente sous forme d’une lettre préformatée officielle respectant un modèle réglementaire strict. Ce document administratif doit obligatoirement être daté, signé par le maire de la commune et porter le cachet officiel de la mairie. L’absence de l’un de ces éléments d’authentification rend l’autorisation invalide pour les entreprises funéraires.
Le contenu du document précise avec exactitude l’identité complète du défunt : nom, prénom, profession, domicile au moment du décès, ainsi que la date et le lieu précis du décès. Ces informations doivent correspondre exactement à celles figurant sur l’acte de décès pour éviter toute contestation ultérieure.
L’autorisation mentionne expressément le cimetière exact où l’inhumation est autorisée, en précisant le nom de la commune et l’identification du cimetière si plusieurs existent sur le territoire communal. La date prévue pour l’inhumation figure également sur le document, ainsi que l’emplacement précis de la concession funéraire (numéro de la concession, division du cimetière).
La formulation administrative du permis indique clairement que le maire autorise expressément l’inhumation dans le cimetière communal spécifié. Cette mention d’autorisation constitue l’élément juridique central du document, donnant force légale à la procédure d’enterrement. Le document peut également mentionner des conditions particulières liées à l’ordre public ou aux règles spécifiques du cimetière concerné.
Cas particuliers d’inhumation
Inhumation en propriété privée
L’inhumation hors des cimetières communaux reste possible sous conditions strictes dans certaines propriétés privées. Cette exception à la règle générale nécessite l’obtention d’un permis d’inhumer particulier soumis à des vérifications supplémentaires de la part du maire de la commune concernée.
Les vérifications portent notamment sur la conformité du terrain choisi aux règles d’urbanisme et de santé publique. Le maire doit s’assurer que l’inhumation privée ne présente aucun risque pour la salubrité publique et respecte les distances réglementaires par rapport aux habitations et aux points d’eau. Ces contrôles renforcés peuvent allonger les délais d’obtention de l’autorisation.
La procédure suit le même cadre réglementaire que pour les inhumations en cimetière communal, mais avec des exigences administratives accrues. Le dossier doit comporter des justificatifs supplémentaires concernant la propriété du terrain, les autorisations d’urbanisme et parfois un avis technique sur la qualité du sol.
Décès suspect ou violent
Les décès non naturels suivent une procédure judiciaire spécifique qui peut retarder la délivrance du permis d’inhumer. En cas de décès suspect, violent ou de circonstances indéterminées, le procureur de la république prend autorité sur la dépouille et peut ordonner une autopsie judiciaire avant toute autorisation d’inhumation.
Dans les affaires pénales graves, le juge d’instruction peut conserver le corps pendant toute la durée de l’enquête pour permettre d’éventuelles expertises complémentaires. Cette situation suspend l’obtention du permis d’inhumer jusqu’à la décision de restitution du corps à la famille par l’autorité judiciaire compétente.
Le permis d’inhumer est finalement délivré par le procureur de la république après restitution officielle du corps à la famille. Cette procédure exceptionnelle peut considérablement retarder les obsèques, nécessitant parfois des aménagements particuliers pour la conservation du corps en attendant les autorisations judiciaires.

Différences avec d’autres autorisations funéraires
Il convient de bien distinguer le permis d’inhumer de l’autorisation de fermeture du cercueil, qui constitue un document administratif distinct délivré par l’officier d’état civil du lieu de décès. Cette autorisation de fermeture précède obligatoirement le transport du corps et l’inhumation, mais ne permet pas à elle seule la mise en terre.
L’autorisation de fermeture du cercueil intervient après la mise en bière du défunt et autorise la fermeture définitive du cercueil en vue du transport vers le lieu d’inhumation. Ce document est obligatoire quelle que soit la destination finale du corps, qu’il s’agisse d’inhumation ou de crémation. L’entreprise de pompes funèbres ne peut procéder au transport du corps sans cette autorisation préalable.
Le permis d’inhumer civil classique, qui existait auparavant, a été supprimé par le décret du 18 mai 1976. L’autorisation d’inhumation actuelle relève exclusivement des pouvoirs de police du maire et constitue un acte administratif individuel distinct des formalités d’état civil.
Ces différentes autorisations s’articulent dans un processus séquentiel strict : d’abord l’autorisation de fermeture, puis le permis d’inhumer, enfin la mise en terre effective. Cette organisation garantit le contrôle administratif complet des opérations funéraires depuis le décès jusqu’à l’inhumation définitive.
Conseils pratiques pour les familles
La coordination entre les différentes démarches administratives nécessite une planification rigoureuse, particulièrement dans les délais contraints des procédures funéraires. Il est recommandé de s’adresser dès que possible à la mairie du lieu d’inhumation pour connaître les pièces spécifiques requises, qui peuvent varier selon les communes.
En cas de difficultés administratives ou de retard dans l’obtention du permis, les familles peuvent solliciter l’aide du préfet du département pour débloquer la situation. Cette intervention préfectorale reste exceptionnelle mais peut s’avérer nécessaire dans les cas complexes impliquant plusieurs communes ou des litiges sur les concessions.
L’assurance obsèques, lorsqu’elle a été souscrite du vivant du défunt, peut prendre en charge certaines démarches administratives par l’intermédiaire de professionnels spécialisés. Cette prise en charge facilite grandement les formalités pour les familles tout en garantissant le respect des délais légaux.
La dématérialisation progressive des procédures administratives facilite désormais certaines démarches, permettant des échanges plus rapides entre les services d’état civil et les familles. Cette évolution technologique contribue à réduire les délais de traitement tout en maintenant la sécurité juridique des procédures.
Le permis d’inhumer demeure un document fondamental du processus funéraire français, garantissant la légalité et la traçabilité de chaque inhumation. Sa bonne compréhension permet aux familles endeuillées d’organiser sereinement les derniers hommages à leurs proches dans le respect de la réglementation en vigueur. Pour toute question spécifique à votre situation, n’hésitez pas à contacter directement les services d’état civil de votre commune ou à faire appel aux conseils d’une entreprise de pompes funèbres expérimentée.
Voir plus de conseils sur les obsèques :
Notre guide de démarches à faire avec le notaire en cas de décès – GPG Granit
Qui décide du lieu d’enterrement : droits, procédures et résolution des conflits – GPG Granit
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Foire aux questions (FAQ) sur le permis d’inhumer
1. Qu’est-ce que le permis d’inhumer ?
Le permis d’inhumer, aussi appelé autorisation d’inhumation, est un document officiel délivré par le maire de la commune du lieu d’inhumation. Il permet à l’entreprise de pompes funèbres de procéder légalement à la mise en terre du défunt.
2. Qui délivre ce permis ?
C’est le maire de la commune où doit avoir lieu l’inhumation, via l’officier d’état civil de la mairie, qui est compétent pour délivrer cette autorisation conformément à l’article R2213-31 du Code général des collectivités territoriales.
3. Quels documents sont nécessaires pour obtenir le permis d’inhumer ?
La demande doit être accompagnée du certificat médical de décès ou, en cas de décès suspect, d’un procès-verbal établi par un officier de police judiciaire assisté d’un médecin. L’acte de décès délivré par l’état civil, ainsi que les justificatifs relatifs à la sépulture (concession funéraire, livret de famille) sont également requis.
4. Quels sont les délais pour obtenir et utiliser ce permis ?
L’inhumation doit avoir lieu au moins 24 heures après le décès et au plus tard dans les six jours francs suivant la date du décès, conformément aux règles en vigueur.
5. Quelle est la différence entre le permis d’inhumer et l’autorisation de fermeture du cercueil ?
L’autorisation de fermeture du cercueil est délivrée par l’officier d’état civil du lieu de décès et permet la mise en bière et la fermeture du cercueil avant transport. Le permis d’inhumer, lui, est l’autorisation donnée par le maire pour procéder à l’inhumation dans un lieu précis.
6. Peut-on inhumer un défunt dans une propriété privée ?
Oui, mais cela nécessite une autorisation spécifique délivrée par le préfet du département où se situe la propriété, après vérifications des conditions sanitaires et urbanistiques.
7. L’obtention du permis d’inhumer est-elle payante ?
Non, la délivrance de ce document est gratuite et fait partie du service public funéraire.
9. Qui peut effectuer la demande du permis d’inhumer ?
La demande peut être faite par la famille, les proches ou l’entreprise de pompes funèbres mandatée, qui se charge souvent de ces démarches administratives.
10. Que faire en cas de retard ou de refus d’obtention du permis ?
Il est conseillé de contacter la mairie ou, en cas de difficulté, de solliciter l’intervention du préfet du département pour débloquer la situation.
Cette FAQ vous aidera à mieux comprendre les démarches nécessaires pour obtenir le permis d’inhumer et à préparer sereinement l’organisation des obsèques.
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